Prénommer,
comme nommer ou dénommer, c’est qualifier, c’est donné du sens. Par le prénom quil porte,
lenfant se rattache à tout un environnement historique et
spirituel, à tout un héritage : il continue sa famille, il est
un maillon dune longue chaîne qui le rattache à ses
ancêtres, cest-à-dire à tous ceux qui ont contribué, en
partie, à façonner son corps et son caractère, à déterminer
ses qualités et ses défauts. Non, ce nest pas un acte
sans importance que de donner à un enfant le nom qui, au sein de
la famille, le caractérisera comme cet être unique et
irremplaçable, et qui, en même temps, le reliera peut-être
plus spécialement à tel ou tel de ses ancêtres qui aura, avant
lui, porté ce nom. Cest même, dune certaine
manière, contribuer à son immortalité. "Le guide pratique des prénoms",
hors série du magazine Enfants.
Du
plus ancien connu (Martin) au plus récent
(Stan) le choix des prénoms est
évidemment lié à la culture et aux modes du
moment.
Du 16e
siècle à la révolution, les prénoms sont ceux
de la culture judéo-chrétienne
omniprésente : les parents baptisent le
nouveau-né dans les heures qui suivent la
naissance. Les prénoms se transmettent souvent
de père en fils aîné. Les parrains ou
marraines, lors des baptêmes, donnent ou
inspirent les prénoms de leur filleul. Quelques
fois le prénom dune fille est obtenu en
féminisant celui du père ou linverse pour
un garçon. Il nest pas rare de trouver
deux enfants dun même foyer portant le
même prénom même si laîné est toujours
vivant. Les deuxièmes prénoms apparaissent vers
1720.
Prénoms féminins :
Marie (91) largement en tête
devant Jeanne (57), Françoise
(26), Madeleine (23), Anne
(21), Catherine (14), Marguerite
et Louise (12) sont les
plus usités. On trouve aussi Perrine
(10), Michelle (9), Mathurine (7), Renée
(6), Gabrielle (6), Martine (4), Cécile
(4), Noëlle (3). Plus
surprenant : Silvine (11), Jacquine
(4), Judith, Martiale,
Cunégonde.
-
Prénoms masculins :
Pierre (58), Jean (43), François
(42), Claude (31), dominent les Jacques
(29), Sylvain (24), Mathurin
(13), René (11), Charles
(10), Martin (10). On trouve
également Antoine (9), Louis (8), André
(8), Michel (8), Gilles (6), Philippe
(6), Gabriel (6), Etienne (6), Florentin
(6), Denis (5). A
noter quelques prénoms rares comme Marin
(7), Mie, Toussaint
et, en 2ème ou 3ème prénom, Amable,
Genoud, Roch, Pipe.
Après la révolution
(1789), les prénoms se diversifient. Le
phénomène samplifie après 1850 période
où il semble quil convient de se
démarquer en utilisant de nouveaux prénoms et de ne plus
transmettre les prénoms de père en fils si ce
nest en 2e ou 3e place.
Lusage du deuxième puis du troisième
prénom sétend. Le deuxième prénom
devient très souvent le prénom usuel. De nouveaux prénoms
apparaissent comme : Adélaïde,
Emilie, Rosalie, Célestine, Hortense,
Clotilde, Apolline, Octavie, Suzanne,
Noémie, Joséphine, Félicité,
Elisabeth, Désirée, Alexandre, Moïse,
Alexis, Victor, Eugène, Théophile,
Alphonse, Saturnin, Stanislas, Amédée,
Barthélemy, Camille, Ferdinand,
Constant, Edouard... Prénoms rares : Luchère,
Anselme, Onézine,
Olympe.
Avec le 20e
siècle, les prénoms composés font leur
apparition ainsi que de nouveaux prénoms comme,
par exemple : Ida, Simone, Odette, Solange,
Monique, Brigitte, Véronique, Huguette, Maxime,
Maurice, Gisèle, Félix, Bernard, Lucien, Armel,
Alain
et parmi les plus rares Kléber,
Jacquelin, Mathis, Donovan. Les Marie, Jeanne,
Pierre, Jean, Claude
sont presque oubliés.
Prénoms rares :
Ida, Kléber, Léonce, Jacquelin,
Elliot, Cheyenne.
Il est un peu tôt pour tirer des
conclusions pour le
21e
siècle mais les prénoms
semblent s'universaliser. Les RONFLARD ont commencé à franchir les
frontières de l'hexagone.
Les
surnoms
La
forte densité de RONFLARD, à
Limeray, a certainement incité
leurs contemporains à les distinguer par un
surnom.
-
Dans la seconde moitié du
17e siècle à Limeray
quelques
RONFLARD sont surnommés "dit Pousset, dit La
Marre, dit Quintin
ou dite La Fouine" et à
St
Ouen "dit Violet" sans
qu’aucune raison ne soit connue. Hypothèse pour Violet :
Violet est le nom d'une famille de St Ouen, il pourrait
y avoir un lien de parenté ou de fonction (tailleur
d'habits).
-
A la fin du 19e, toujours à
Limeray, des
RONFLARD ont les surnoms suivants : "dit Chateauneuf,
dit Le Rouanier
(Rouennier ?), dit Gaspille,
dit Bel Estomac, dit Patagone,
dit Gigot Fin, dit Courte
Fripe, dit Cigarette,
dit Jabot Jaune, dit Caboule
ou dit Caluche". Parmi ces
derniers surnoms certains n’ont pas pu être ré attribués.
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Quelques
précisions sur les prénoms rares
ADÉLAÏDE
(Sainte), vient de adal = noble et haid = lande. Née en 931, fille
d'un roi de Bourgogne, elle fut mariée à 16 ans au roi d'Italie Lothaire II puis
à l'empereur du Saint Empire romain germanique Othon 1er. Elle se
consacra à la fin de sa vie à l'église. Fêtée le 16 décembre.
ALIX
(Sainte), forme ancienne d'Alice. Elles ont pour patronne la bienheureuse Alix
Le Clerc, fêtée le 9 janvier, religieuse qui fonda au XVIème siècle une
congrégation pour l'enseignement des jeunes filles.
AMABLE (Saint), Amabilis (aimable,
digne d'être aimé, en latin), prêtre à Riom, au 5ème siècle, honoré le 11 juin.
ANSELME ou
ANSEAUME (Saint), Anselmus,
archevêque de Cantorbéry, illustre théologien, honoré le 21
avril. Anselme, né à Aost, dans le Piémont, en 1033, fut
élevé par sa pieuse mère Ermenberge, qu'il perdit fort jeune.
Étant venu en France, il fut attiré au monastère du Bec, en
Normandie, par la réputation de Lanfranc, qui était prieur de
ce monastère, et dont il devint bientôt le disciple le plus
distingué et le plus aimé. A l'âge de 27 ans, il prit l'habit
de moine, et remplaça peu après son maître Lanfranc, qui avait
été appelé à des fonctions plus élevés. Anselme fut chargé
de l'éducation et de l'instruction des jeunes religieux, emploi
dans lequel il révéla un véritable génie. La renommée de sa
sainteté égalait celle de la science, et le monastère du Bec,
dont il fut fait abbé, bien malgré lui, après la mort du
véritable Helluin, devint le centre du mouvement intellectuel du
11e siècle. Un voyage d'Anselme en
Angleterre, nécessité par les intérêts de son abbaye, avait
suffi pour lui faire éclater ses éminentes vertus; tous,
Anglais et Normand, d'ailleurs si divisés, se réunissaient dans
le même sentiments d'admiration pour le saint abbé du bec.
L'Église honore aussi, le 18 mars, saint Anselme,
évêque de Mantoue.
BASILE, vient du grec basileus = roi. Saint Basile, père
de l'église orthodoxe, laissa une immense œuvre dont de nombreuses règles
monastiques.
CHARLÈNE,
vient du germanique karl = mâle, vigoureux, latinisé en carolus et donne
Charles, Charlotte, Charlène ou encore Charline.
CHEYENNE, ?
CUNÉGONDE ou
CUNIGONDE (Sainte), Cunegundis,
impératrice, honorée le 3 mars. Cunégonde était fille
de Sigefroi, premier comte de Luxembourg. Elle épousera Henri
II, duc de Bavière, qui succéda à Othon III comme empereur
d'Allemagne, et qui mérita par sa piété d'être mis au nombre
des saints. Cunégonde n'usa de la souveraine puissance que pour
multiplier ses bonnes uvres, consacrant ses trésors et son
patrimoine à soulager les pauvres, à fonder des monastères,
des évêchés et des églises. Après la mort de son époux,
elle voulut embrasser la pauvreté évangélique et se consacrer
entièrement à Dieu. Elle reçut le voile des mains de
l'évêque de Paderborn, et se retira au monastère de Kaffungen
qu'elle avait fondé et où elle passa les 15 dernières
années de sa vie dans la pratique de la plus austère
pénitence, se regardant comme la dernière des surs de la
communauté, et joignant à la prière le travail des mains. Elle
mourut en 1040 et fut inhumée à Bamberg, à côté de
l'empereur Henri, son époux.
Cunégonde, fille d'un
roi de Hongrie du XIIIème siècle, fut mariée au roi de Pologne puis, veuve, entra
chez les clarisses.
DONOVAN, ?
ELLIOT, ?
FIACRE, était le nom d'un ermite irlandais qui se nourrissait
des légumes de son jardin et guérissait les pauvres. Enterré à
Saint-Fiacre-en-Brie, on venait s'asseoir sur son tombeau pour invoquer la
guérison des hémorroïdes dites "mal de St Fiacre".
GENOUD, ?
GEOFFROY, vient du germanique god = dieu et fried
= la paix. Donne aussi Geoffrey et Godefroid. Fêté le 8 novembre, saint
Godefroy, évêque d'Amiens et réformateur de moines débauchés, mourut en 1115.
IDA, ?
IRÈNE,
vient du grec eirêné = la paix. Sainte Irène fut une jeune fille grecque
que l'on arrêta pour recel de livres saints et que l'on mis à mort à
Thessalonique en l'an 304. Elle est fêtée le 5 avril.
JACQUELIN, JACQUINE, dérivés de Jacques et Jacqueline.
JUDITH (Sainte), Judith, martyre à
Milan, honorée le 6 mai.
KLÉBER,
en période troublée le choix du prénom se porte parfois sur les grands hommes en
qui l'on place tous ses espoirs.
LÉONCE
(Saint), soldat phénicien en garnison au
Liban à une époque incertaine. Léonce, accusé de
prosélytisme, fut décapité. Son culte devint rapidement
populaire dans l'église syrienne qui était la sienne, honoré
le 18 juin.
LUPBROSINE, ?
LUCHÈRE,
?
MIE (Saint), Medicus (médecin,
en latin), confesseur, particulièrement honoré en Touraine, le 16
mai.
MARIN (Saint), Marinus, ermite en
Italie au quatrième siècle, honoré le 4 septembre.
Saint Marin, originaire de Dalmatie, après avoir été d'abord
employé comme ouvrier aux travaux du port de Rimini, fut ensuite
ordonné diacre, et se retira sur le mont Titano, près de
Rimini, pour consacrer entièrement sa vie aux pratiques de la
pénitence et aux uvres de piété. La cellule qu'il avait
habitée attira après sa mort un grand nombre de solitaires qui
formèrent des établissements dans ce lieu, et ce fut là
l'origine de la ville de Saint-Marin. L'Église honore aussi le 5
juillet, saint Marin martyr à Tomes, dans la Mésie
inférieure; le 24 novembre, saint Main solitaire dans le
Poitou.
MOÏSE, nom du célèbre enfant sauvé des eaux et libérateur du
peuple juif et à qui Dieu dicta les tables de la Loi sur le mont Sinaï. Fêté le
4 septembre.
OLYMPE ou
OLYMPIADE (Sainte), Olympias,
veuve à Constantinople, au 4ème siècle, honorée le 17 décembre.
Issue d'une illustre famille et orpheline dès son bas âge,
Olympiade fut confiée à Théodosie, sur de saint
Amphiloque, femme d'une grande piété, qui l'éleva dans la
pratique des vertus chrétiennes. Bien jeune encore, Olympiade
fut mariée à Nébride, préfet de Constantinople ; mais devenue
veuve après vingt mois de mariage, elle se consacra à Dieu, et
sa vie entière ne fut qu'une suite de bonnes uvres. Ses
biens, qui étaient considérables, devinrent le patrimoine des
pauvres. Sa charité s'étendait à tous les pays, à toutes les
Églises qui avaient besoin de secours. Sévère pour elle-même,
elle jeûnait fréquemment et pratiquait dans sa maison les
austérités et les mortifications du cloître. Tout était
pauvre chez elle, sa table, ses vêtements, ses meubles. La vie
de sainte Olympiade faisait l'admiration de l' Église, et les
plus illustres évêques de son temps, saint Amphiloque, saint
Épiphane et saint Chrysostome, se sont plu à rendre hommage à
ses éminentes vertus.
ONÉSIME (Saint) (utile, secourable, en
grec), disciple de saint Paul, martyr au premier siècle, honoré
le 16 février. Onésime fut d'abord esclave de Philémon,
riche habitant de Colosses, converti par saint Paul, dont il
était devenu l'hôte et l'ami. L'esclave, après avoir volé son
maître, s'enfuit à Rome, où ayant rencontré saint Paul, il
fut touché de repentir et lui avoua la faute qu'il avait
commise. Saint Paul le convertit et le baptisa, et le renvoya
ensuite à Philémon, auquel il écrivit pour lui demander la
grâce de cet esclave. Philémon, regardant Onésime comme son
frère en Jésus-Christ, non seulement lui pardonna, mais encore
il lui rendit la liberté et voulut qu'il retournât auprès de
saint Paul. Depuis ce moment, Onésime resta toujours fidèlement
attaché au saint apôtre, qui l'employa au ministère de
l'Évangile, et qui l'ordonna dans la suite évêque de Bérée,
en Macédoine. Saint Onésime subit le martyre en 95. L'Église
honore aussi saint Onésime évêque d'Éphèse, au 11ème siècle. Onésime est un nom qui est donné
quelquefois aux femmes.
PARACLETTE, ?
PIPE (Saint), Pipio, diacre à Beaune,
honoré le 7 octobre.
Tiré de l'ouvrage de Marc
VERDIER : Saint Pipe, patron de Beaune-la-Rolande ...
"D'après la tradition locale, Saint Pipe naquit d'une
famille chrétienne, au bois de la Leu, hameau de
Beaune-la-Rolande, dans la seconde moitié du IIIème siècle. Il fut d'abord berger, mais prit de
bonne heure la résolution de se consacrer à Dieu. Lorsque ses
parents moururent, il distribua aux pauvres la plus grande partie
de ses biens et alla étudier à Orléans. Il se rendit ensuite
à Larchant auprès de son ami Mathurin et, avec lui, se prépara
au sacerdoce, Mathurin fut bientôt ordonné prêtre par
l'évêque de Sens Polycarpe, mais Pipe ne resta ,jamais que
diacre. Il y avait alors à Rome une princesse, du nom de
Théodora, possédée d'un démon. L'empereur Maximien, son
père, avait fait venir, pour la guérir, les plus fameux
magiciens, mais le démon déclara que seul Mathurin saurait le
chasser. Mathurin, mandé par l'empereur, partit pour Rome et y
mourut après avoir délivré la princesse. Pipe avait été
retenu en route, à Toulouse, par une fièvre violente. Guéri,
il gagna Rome à son tour et ramena à Larchant le corps de son
ami. Il acheva ses jours dans, la solitude près de
Beaune-la-Rolande et rendit son âme à Dieu le 2 octobre 306. Ce
récit fut admis jusqu au XVIème siècle. C'est celui que reprirent les
Bollandistes dans leur notice sur saint Pipe. Il pose aux
historiens des problèmes insolubles en l'état actuel de nos
connaissances. En effet, aucun document contemporain ne permet
d'en vérifier les éléments car le plus ancien texte connu
relatif à saint Pipe ne date que de 1462. On remonte un peu plus
loin pour saint Mathurin puisque Usuard, auteur d'un martyrologue
au IXème siècle, donne cette brève mention au premier novembre: « ln
Pago Vuastinensi, Sancti Maturini Confessoris », mais à aucune
des nombreuses questions qui se posent au sujet des récits de la
vie de saint Mathurin et de saint Pipe il ne peut être répondu
autrement que par des hypothèses. Les passages relatifs à
l'ordination de saint Mathurin par un évêque nommé Polycarpe
qui ne figure pas sur la liste des évêques de Sens, au voyage
à Rome, au retour du corps de Saint Mathurin à Larchant peuvent
être contestés et aucun des auteurs qui ont avancé des
arguments pour ou contre, n'a pu apporter dans la discussion
dargument décisif".
Les reliques de saint Pipe sont actuellement conservées
dans une châsse de bois doré du 18ème siècle. On sait par l'acte de 1462
conservé dans cette châsse qu'au 15ème siècle, avant l'incendie de l'église
par les Anglais, le chef du saint se trouvait dans un reliquaire en forme
de tête et le reste des reliques dans une châsse de bois peinte de
diverses couleurs. Depuis l'incendie, les reliques ont été vénérées
sans interruption. Il est assez facile de faire l'historique des deux
châsses du 15ème siècle à nos jours. D'après l'acte de 1462, les reliques de saint Pipe furent
retrouvées après l'incendie bien que la châsse en bois en laquelle elles
reposaient fut presque réduite en cendres. Ces reliques furent
provisoirement déposées à Boiscommun puis revinrent à Beaune certainement
assez rapidement (1). Aucune des pièces qui nous ont été conservées ne donne
la date exacte de cette translation du XVème siècle. Eut-elle lieu comme on
l'affirme généralement le 4 juin 1462 ou selon d'autres le 4 juin 1426 (2). C'est possible, mais l'acte qui est conservé dans la
châsse n'est pas un procès-verbal de translation. Il se rapporte seulement
à une visite que fit l'archevêque Louis de Melun le 6 novembre 1462. Louis
de Melun en 1426 était archidiacre (3). Il aurait pu à ce titre procéder à la translation des
reliques ce qui laisserait supposer que l'incendie de Beaune eut lieu
avant le 4 juin 1426. Nous ne pouvons avoir sur ces points aucune
certitude. Le 2 juillet 1515, l'évêque Jean de Médina, vicaire général
de l'archevêque de Sens, Tristan de Salazar, venu à Beaune rétablir le
cimetière paroissial, "naguère souillé par une effusion de sang", comme le
dit l'acte de 1515 sans donner davantage de détails sur cet évènement,
procéda par la même occasion à la translation des reliques d'une châsse de
bois dans une autre châsse également en bois peinte de diverses couleurs
"de certa lignea capsula in aliam capsulam ligneam variis coloribus
depictam..." C'est très probablement cette nouvelle chasse que
mentionnèrent tous les témoins de 1554, par exemple Jérôme Henry de Beaune
"Hierosme Henry a disct quil sçait que en la ville de Beaulne il y a
une devotieuse église et décorée de plusieurs beaulx relicaires entre
aultres une châsse de Monsieur Sainct Pipe qui est fort
révérée...". En 1724, le curé doyen rural du Gâtinais, les vicaires,
bailly, receveur, marguilliers, officiers de justice, syndic, échevins,
bourgeois et habitants de la ville de Beaune adressaient à l'archevêque de
Sens une supplique, pour demander la permission de transférer les reliques
dans une nouvelle châsse "attendu la vétusté de l'ancienne qui est
tellement vermoulue et en désordre étant à moitié brisée que lesdites
reliques ne s'y peuvent conserver avec la décence requise et sans risque
de les perdre". Cette supplique se trouve dans la châsse. Elle porte de
nombreuses signatures. L'acte donnant à l'abbé Pitan, curé de Beaune,
l'autorisation de l'archevêque de faire la translation nous a été
également conservé. Il a été signé au château de Beaumont le 28 septembre
1724. La translation ne fut finalement faite que le 17 mai 1726 par
l'archevêque de Sens, Monseigneur Denis François Bouthillier de Chavigny,
à l'occasion de la visite des églises de son diocèse (procès-verbal
conservé dans la châsse). Une note dans les registres paroissiaux signale,
qu'après la cérémonie, il y eut au presbytère un dîner de 65
personnes auquel assistèrent le prince et la princesse de Tingry. A
l'issue de ce dîner, l'évêque de Waterford, en Irlande, qui accompagnait
l'archevêque de Sens, bénit une nouvelle cloche. La châsse actuelle est
celle de 1726. Son couvercle porte en effet l'inscription suivante: "J'ai
été faite à la diligence de Jean Ronceray, Pierre Vilemard,
Pierre Ronflard et Jean Lecombe tous marguilliers. L'an 1726. J'ai coûté 319 L.
Réparée par Lebrun, doreur à Orléans en 1864". Il sera revenu plus loin
sur son contenu.
(1) Note personnelle ne figurant pas dans l'ouvrage de M. Marc
Verdier. Georges Cosson dans livre sur l'histoire de Boiscommun écrit
"Saint Pipe était vénéré à l'église de Beaune jusqu'à l'incendie de
ladite église en 1429 par les Anglais. Les reliques, sauvées par miracle
des décombres et transférées à Notre-Dame de Boiscommun, attirèrent un
afflux de pèlerins considérable; plus de 10 000 dit la chronique à chaque
pèlerinage. Cela fit la fortune de Guillaume Boucher dit Testenoire, le
chapelain de Boiscommun, et en même temps des habitants (hôteliers en
particulier). Par contre, en 1450, Maurice de Fauquembergues, curé de
Beaune, meurt dans la misère, sans même un lit, n'ayant que son bréviaire
comme fortune, précise le doyen du Gâtinais. C'est pourquoi Boiscommun ne
rendit les reliques à Beaune que contraint et forcé ; la poule aux oeufs
d'or étant partie, il s'ensuivit une querelle de clochers qui dura cinq
siècles". Voir le site
Boiscommun et l'excellent travail de recherches de
Monsieur Georges Cosson.
(2) La date du 4 juin 1426 se trouve notamment dans un office
imprimé en 1786 conservé au presbytère de Beaune. Les Bollandistes
indiquent 1462. La fête de la Translation était fixée au 4 juin. Il est
possible que la date de 1426 ne résulte que d'une intervention de
chiffres.
(3) Lettre manuscrite de M. l'abbé
LÉVISTE, archiviste de
l'archevêché de Sens en date du 26 novembre
1963.
ROCH (Saint), Rochus, confesseur à
Montpellier, au 14ème siècle, patron des cardeurs, honoré le
16 août. Saint Roch, né à Montpellier, en 1295, est
regardé comme un des plus illustres apôtres de la charité et
de l'humilité chrétiennes. A l'âge de 20 ans, ayant perdu son
père et sa mère, il distribua aux pauvres tous ses biens, et,
ayant pris l'habit de pèlerin, il se dirigea vers l'Italie qui
était alors en proie aux ravages de la peste. Saint Roch se
dévoua au service du pestiférés et suivit de ville en ville,
à Césène, à Rimini, à Rome, le terrible fléau qui semblait
fuir miraculeusement devant lui. A Plaisance, il fut atteint de
la contagion, et pour ne la point communiquer à d'autres, il
abandonna l'hôpital où il avait été reçu, et se retira dans
une solitude voisine. Il y fut découvert par le chien d'un
gentilhomme, nommé Gothard ; cet homme généreux lui prodigua
ses soins et le guérit. Saint Roch revint dans sa patrie, dont
les rois d'Aragon et de Maïorque se disputaient alors la
procession. Pris pour un espion, il fut jeté dans un cachot où
il mourut, le 16 du mois d'août 1327, après 5 ans d'une
injuste captivité qu'il supporta avec une admirable patience et
sans s'être fait connaître. La protection de saint Roch a
toujours été invoquée par les fidèles dans les temps
d'épidémie. La ville d'Arles possède une partie de ses
reliques.
SACHA, diminutif d'Alexandre.
SARAH, signifie "princesse en hébreu et fut le nom de l'épouse
d'Abraham.
STANISLAS, vient du polonais stan = mettre debout et
slava = gloire. Mis à la mode en France par le roi Stanislas LESZCZYNSKI AU
XVIIIème siècle. Il a pour patron un saint évêque de Cracovie du XIème siècle, tué
par un roi cruel et sanguinaire contre lequel il dut lutter. Fêté le 11 avril.
URBAIN, vient du latin urbs = la ville et désignait alors
déjà le citadin. Saint Urbain fut un des papes d'Avignon au XIVème siècle, Urbain
V, fêté le 19 décembre.
VICTOIRE, vient du latin victor = vainqueur. Prénom très
"cocorico" en période de guerre, Victoire est une ancienne martyre d'Hippone en
Algérie. Fêtée le 15 novembre.
Voir aussi ce site sur
les prénoms |
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